Exauce-nous
Texte de Pierre Makyo
Dessin et couleurs de Frédéric Bihel
Editions Futuropolis
"A quiconque le croise ou le rencontre, Léonard le simple d'esprit pose toujours cette même et lancinante question : "Ah, au fait, tu l'as pas vue, toi, celle que j'cherche ?"
Enigme d'une femme recherchée et mystère d'un innocent."
... Je suis encore bouleversée... émue... et fière.
En lisant l'histoire de Léonard, de Frank et de leur entourage, je me suis laissée entrainée avec un immense plaisir dans une humanité qui a parcouru chaque parcelle de mon être.
Léonard est un simple d'esprit aimé par ses amis, il est touchant, innocent, sans faux-semblants. Son entourage lui voue une amitié sincère et sans faille. Mais quelque chose le rend mystérieux... Qui est cette femme qu'il cherche sans cesse ? Qui est-elle pour Léonard ? Lui-même ne semble pas le savoir...
Son ami Frank, un scénariste en manque d'inspiration, va tenter de retracer le chemin de vie de Léonard et découvrir ce qui fait que Léonard est Léonard : un homme simple, d'une sensibilité accrue et innocente, et doué d'une très grande générosité. Comme seuls possèdent les êtres dénués de méchanceté ou de toute quête de pouvoir, que l'on nomment aussi les "Innocents".
Tout est magnifique.
Le texte de Pierre Makyo est juste, beau, généreux. L'histoire est tout à la fois sombre de tragédie et lumineuse de beauté... Chaque personnage est touchant à sa manière. Nous pourrions boire un café juste à côté d'eux...
Les illustrations de Frédéric Bihel sont très prenantes, tellement humaines et justes aussi... Les émotions apparaissent sur les visages de manière tellement sensible... Plusieurs fois je me suis surprise à les voir prendre vie sous mes yeux..
Le sourire de Léonard, la tristesse résignée de René, la joie de Karim amoureux, la sagesse d'Ernest, le désespoir de Phil, la beauté de Frank... Ils sont là, encore imprimés comme des images résiduelles dans mes yeux...
Je ne veux pas les quitter...
L'association Makyo/Bihel est vraiment un bonheur pour la lectrice que je suis... Il y a une telle justesse entre le texte et le dessin, tout est limpide et touche exactement où cela fait mal, où cela fait du bien.
A noter aussi la qualité exceptionnelle de l'objet : un papier incroyablement agréable (qui ne brille pas, épais, doux, et qui mets en valeur une très belle palette de couleur)...
Un livre SIMPLEMENT beau !!!
Un peu plus ? là !
Exauce-nous est un grand livre, une grande bande-dessinée.
Il m'a fait beaucoup, beaucoup de bien...
Merci Messieurs Makyo et Bihel,
vous êtes grands, vous êtes beaux.
Je termine par ce poème qui me bouleverse chaque fois qu'il croise mon chemin
dont je ne connais malheureusement pas l'auteur, et que l'on retrouve dans Exauce-nous :
"Ne reste pas à pleurer devant ma tombe,
Je n'y suis pas.
Je n'y dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent,
Je suis le scintillement du diamant sur la neige,
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr,
Je suis la douce pluie d'automne.
Dans le silence feutré de la clarté du matin,
Je suis l'oiseau au vol rapide.
Ne reste pas là à te lamenter sur ma tombe,
Je n'y suis pas.
Je ne suis pas mort."
Je dédie évidemment ce billet à mon (très cher) Grand Frère Arbapin et à notre soeur Myriam,
qui a laissé sur nous une empreinte différente et inaltérable...